Thématique bretonne


Une troisième thématique à partager en groupe!

Après la cuisine russe et la cuisine cajun-créole, on voyage en Europe jusqu'à la Bretagne!

La Bretagne est une péninsule de l'ouest de la France, entre la Manche et l'océan Atlantique. Elle fait partie de ce qu'on appele les anciens pays celtiques. La Bretagne est la région française qui bénéficie de la plus grande longueur de côtes.

La Bretagne à pour devise « Potius mori quam fœdari » (en latin) ou « Kentoc'h mervel eget bezañ saotret » (en breton), devise connue en français sous la forme « plutôt la mort que la souillure!». Plutôt extrême comme pensée! Soit les bretons sont des hommes d'honneur, soit ils sont cinglés! Hi hi hi. Il parait que cette devise est rattachée à la légende du roi Konan Meriadeg chassant une hermine blanche qui préféra se laisser prendre plutôt que souiller son pelage en traversant une rivière boueuse. Voilà qui me rassure...

Une représentation bien connue de la Bretagne est le triskel (ou triskell), symbole à trois branches ancien et polysémantique (symbolisant probablement des triades divines, une roue solaire ou les éléments primaires : l'eau, le feu et la terre) que l'on retrouve dans les cultures celtes comme dans de nombreuses autres cultures à travers les cinq continents. Accepté petit à petit comme emblème panceltique, voire comme breton, il est devenu très populaire depuis les années 1970.

Sur ce... à la bouffe!


1er service : L'APÉRO


Niveau boisson, la Bretagne est une région cidricole importante. Les Bretons affectionnent une sorte de kir appelé simplement kir breton, mélange de crème de cassis et de cidre. C'est aussi une région viticole ancienne, aujourd'hui essentiellement concentrée sur la région nantaise (le vignoble le plus connu est le vignoble du Muscadet).

Elle produit également un hydromel appelé chouchen ou chouchenn (prononcer « chouchène »). Enfin, depuis quelques années la production de bière locale est en plein essor, avec une vingtaine de producteurs qui proposent des bières classiques ou originales : cervoises, bières au sarrasin, au malt de whisky, à l'eau de mer.

J'aurais bien voulu tester le chouchen, sauf qu'il est introuvable au Québec! Les effets du chouchenn étaient autrefois très violents car le miel utilisé était impur : des abeilles étaient présentes dans la mixture de miel, si bien que le venin de leur dard était encore présent dans la boisson. Le chouchenn pouvait alors avoir un effet assommant. Cela n'est plus le cas aujourd'hui. Ce que l'on apelle chouchen aujourd'hui est en fait de l'hydromel c'est à dire du miel et de l'eau.

Ainsi privée de chouchen, nous avons plutôt opté pour deux vins blancs Muscadet Sèvre et Maine, La Sablette et Château de Chasseloir.


Verdict : Nous ne sommes pas de fins connaisseurs, mais ces vins étaient parfaits pour accompagner les fruits de mer et nous ont bien plu.


2eme service : L'ENTRÉE

Quand on pense à la Bretagne, on pense artichauts bretons, mouclade, huîtres, bigalon (gâteau de pommes de terre, de lard et d'oignons), crêpes de sarrasin ou gratin dauphinois.

Mylène a choisi de nous présenter non pas une, mais deux de ces spécialités bretonnes comme entrées.


Mouclade au vin blanc



La mouclade est un gros plat de moules au vin blanc ou au cidre. Les moules sont cuites dans la sauce et servies avec celle-ci, accompagnées de quelques croûtons de pain. Le vin blanc est un grand classique mais en Bretagne, on utilise souvent le cidre dans les plats de moules. L'homme suggère du saké, et Katia de la vodka... au choix! On en retrouve également des versions au curry, à la crème, au cognac, et on y ajoute parfois des andouilles (saucisses) ou du jambon, tout dépendant des régions.

Ce plat semble avoir été bien apprécié de Katia et Mylène, qui ont trempé leur bout de pain dans la sauce jusqu'aux toutes dernières gouttes. L'homme a osé goûté, mais n'a point apprécié. Pour ma part, je suis partagée. Certes, c'est meilleur que l'huître crue goûté lors du souper cajun, ça va de soi, mais ce n'est pas mon plat préféré. Ça se mange, tout-de-même, mais on a l'impression de croquer dans un gros bout de caoutchouc... Si on fait abstraction de cette sensation, le goût en soi est peu prononcé, mais avec la petite sauce, ça se laisse manger...

Le conseil de Mylène :

Choisissez un poissonnier de confiance, qui a un bon roulement. Assurez-vous que les moules sont gardées dans la glace. Au marché Jean-Talon, les moules portaient une étiquette avec la provenance et la date de pêche ainsi que l'inscription "meilleur avant". À vérifier... Suite à votre achat, demandez au poissonnier de mettre de la glace dans votre sac, pour la route. Une fois chez vous, ne gardez pas les moules dans le sac de plastique, elles étoufferaient. Mettez-les dans un grand bol avec de la glace et ranger-les au frigo.



Ingrédients :

  • Une trentaine de moules
  • 3 cuillères à table (ou plus, au goût) de beurre
  • 2 gousses d'ail, hachées finement
  • 1 échalotte française, hachée finement
  • 1/2 piment jalapeno, haché finement
  • Sel et poivre au goût
  • 2 cuillères à table de persil frais, haché
  • 1 cuillère à table de thym frais, haché
  • 1 feuille de laurier
  • 1/2 tasse de vin blanc Muscadet Sèvre et Maine
  • Croûtons de pain

Préparation :

Trier les moules en les cognant sur le comptoir. La moule doit demeurer bien fermée et sa coquille ne doit pas être craquée. Si c'est le cas, la jeter. Laver chaque moule à l'eau froide, gratter la barbe s'il y a lieu et déposer la moule dans un bol d'eau. Si elle flotte, elle n'est pas bonne, la jeter.

Dans une grande casserole, faire fondre le beurre sur feu moyen. Ajouter le reste des ingrédients dans l'ordre (sauf le vin) et faire revenir 2 minutes. Ajouter ensuite le vin blanc et laisser réduire quelques minutes à découvert.

Jeter les moules dans le chaudron et couvrir hermétiquement avec un couvercle. Laisser cuire à petits bouillons en bougeant le chaudron de temps à autre durant 4 à 6 minutes, ou jusqu'à ce que les moules se soient toutes ouvertes, sans jamais ouvrir le couvercle.

Jeter les moules qui ne sont pas ouvertes. Servir les moules dans un grand plat, arrosée de leur jus de cuisson, avec quelques croûtons de pain.



Temps de préparation : 30 minutes
Temps de cuisson : 15 minutes en tout
Quantité obtenue : 4 bonnes portions


Artichauts braisés


L'artichaut braisé est aussi délicieux qu'il est difficile à manger! Lentement cuit au four avec un peu d'huile et d'ail confit, c'est une entrée toute simple mais tellement bonne! Il ne vous reste qu'à relever vos manches et à effeuiller votre légume, lentement mais sûrement. Pour accompagner l'artichaut, le délicieux "aioli des paresseuses" de Mylène vient relever les saveurs et ravir les papilles.

Nous avons tous beaucoup aimé ce plat, définitivement différent et bien meilleur que les coeurs d'artichauts marinés en boite... C'est tendre et ça fond dans la bouche... C'est aussi bien huileux, mais franchement, quelle importance? Ça en vaut la peine! À la lenteur où il faut le manger, amplement le temps de savourer chaque bouchée!

Le conseil de Mylène :

Lorsque vous préparerez vos artichauts, ayez tout votre matériel et les ingrédients mesurés prêts et à portée de la main. Il faut agir rapidement car ce légume brunit très rapidement.



Ingrédients :

  • 4 beaux artichauts
  • 4 gousses d'ail
  • Le jus d'un citron
  • 1/4 de tasse d'huile d'olive
  • Sel, en quantité suffisante

Aioli des paresseuses

  • 12 cuillères à table de vraie mayonnaise
  • 2 cuillères à table de yogourt nature
  • 1 cuillère à thé de moutarde de Dijon
  • Le jus d'un demi citron
  • 1 cuillère à thé d'ail écrasé
  • Sel, poivre et poudre de chili au goût

Préparation :

Préchauffer le four à 400F, et placer la grille au centre.

Enlever le tiers supérieur des légumes et couper la tige au bas des artichauts pour qu'ils puissent tenir debout. Couper les épines au bout des feuilles avec un ciseau.

Placer ensuite les artichauts dans un bol et arroser les coupures de jus de citron. Enfoncer un couteau au centre du légume et y insérer une gousse d'ail. Ouvrir les feuilles un peu, arroser d'huile d'olive et saupoudrer de sel.

Placer chaque artichaut au centre d'un grand carré de papier d'aluminium et l'arroser avec le jus du bol. Envelopper ensuite de la feuille de papier d'aluminium, puis d'une seconde feuille et bien sceller.

Enfourner les artichauts pour 1 heure et 20 minutes. Après ce temps, laisser refroidir un bon moment avant de manipuler.

Découvrir juste avant de servir. Servir avec l'aioli des paresseuses.

Aioli des paresseuses

Mélanger tous les ingrédients ensemble dans un petit bol jusqu'à homogénéité. Régrigérer jusqu'au moment de servir.



Temps de préparation : 15 minutes
Temps de cuisson : 1 heure et 20 minutes
Quantité obtenue : 4 bonnes portions


3eme service : LE PLAT PRINCIPAL

Coquilles Saint-Jacques


Outre le kig-ha-farz (littéralement « viande et far »), on pourrait dire que les bretons se nourrissent surtout de produits de la mer! La proximité des côtes et la douceur du climat font de la Bretagne une région riche en fruits de mer (crabes, crustacés, coquillages) et en poissons. Citons également la popularité du beurre blanc, sauce mi-beurre mi-vin blanc qui accompagne bien les poissons et crustacés.

Il y avait bien la cotriade (soupe de poisson), mais nous avons opté pour un classique que j'adore, la coquille Saint-Jacques! Préparée non seulement avec des noix de Saint-Jacques (ou pétoncles, si vous préférez), mais aussi des crevettes et de la goberge noyées dans la crème et le fromage gruyère, cette coquille vous transporte au paradis... Et la touche finale, on gratine au four... mmmm.... Seul hic : Il faut être assez patient pour attendre car on risque de se brûler la langue!

Fait inusité, c'est l'homme qui a tout préparé! Il ne touche pas à la cuisine, mais quand on parle de fruits de mer, alors là il s'implique. Il a créé cette recette de toute pièce et l'a lui-même préparée. Je suis bien fière de dire que quand il s'y met, il sait vachement bien cuisiner... Malgré la présence de beaucoup de crème et de fromage, la coquille demeure étonnament légère et ne tombe jamais sur le coeur. Un véritable délice!



Ingrédients :

Coquilles

  • 1 kilo de fruits de mer (pétoncles, crevettes et goberge en quantités égales)
  • 1 petit oignon, haché finement
  • 1 cuillère à table de beurre
  • 2 tasses de crème 15%
  • 3 tasses de lait
  • 1/4 de tasse de farine tout usage
  • 1 boite de conserve de 284 ml de crème de champignons
  • 175 grammes de fromage gruyère, rapé
  • 3 cuillères à table comble de fécule de maïs (maïzena)
  • 3 cuillères à table de lait froid
  • Sel et poivre

Purée de pommes de terre

  • 5 lbs de pommes de terre rouges
  • 1/2 cuillère à thé de sel
  • 1/4 de tasse de beurre, ramolli
  • 1/2 tasse de lait
  • 1 tasse de fromage mozarella, râpé

Préparation :

Purée de pommes de terre

Peler les pommes de terre en enlevant une pelure très mince. Rincer ensuite les légumes et les couper en quartiers.
Mettre les pommes de terre dans une casserole assez grande et les recouvrir d'eau. Ajouter le sel. Amener à ébullition sur feu vif, puis baisser le feu à moyen et laisser cuire de 20 à 30 minutes, ou jusqu'à ce que les pommes de terre soient tendres lorsqu'on les pique à la fourchette. Retirer du feu et égoutter.

Écraser les pommes de terre à l'aide d'un pilon. Ajouter le beurre et le lait et bien battre au pilon pour faire une purée légère. Vérifier la texture et ajouter plus de lait au besoin pour une purée plus crémeuse. Laisser refroidir durant la préparation des coquilles.

Coquilles

Dans un grand chaudron bien profond, faire revenir l'oignon avec le beurre sur feu moyen jusqu'à ce qu'il soit coloré.
Ajouter ensuite la crème, le lait, la farine, la crème de champignons et le fromage gruyère et bien mélanger. Diluer la fécule de maïs dans le lait froid et ajouter à la préparation. Saler et poivrer au goût, réduire la chaleur et laisser chauffer doucement sur feu doux.

Pendant ce temps, hacher les fruits de mer en petits morceaux. Ajouter les fruits de mer à la sauce et porter à ébullition doucement en remuant constamment avec une cuillère de bois. Dès les premiers bouillons, brasser rapidement puis retirer du feu.

Laisser refroidir le mélange quelques minutes.

Déposer suffisamment de mélange dans chaque coquille pour la remplir, tout en laissant suffisamment d'espace tout autour pour les pommes de terre.

À l'aide d'une poche à douille (ou avec une cuillère), créer une bordure de pommes de terre tout autour du mélange dans la coquille. Saupoudrer le centre de la coquille de fromage mozarella rapé.

Passer sous le grill du four pendant 1 ou 2 minutes, ou jusqu'à ce que le fromage soit fondu et grillé et les pommes de terre bien dorées. Servir immédiatement (attention, c'est chaud!)


Temps de préparation : 30 minutes
Temps de cuisson : 30 minutes + 30 minutes
Quantité obtenue : 16 grosses coquilles


4eme service : LE DESSERT

Far breton aux pruneaux


Ce ne sont pas les desserts qui manquent en Bretagne, et ils sont presque tous à base de beurre! Parmi les spécialités régionales on peut citer le kouign aman (gâteau au beurre), les fameuses crêpes bretonnes, les galettes, le harstum (à base de confiture) et le palet (biscuit).

Heureusement, Katia a choisi de nous présenter comme finale sucrée quelque chose d'un peu plus léger mais d'aussi typiquement breton : le far breton!

Ce dessert à base de lait et d'oeufs est parfait pour finir un repas bien arrosé sur une note légère. La présence des pruneaux lui confère une petite touche sucrée qui me plait beaucoup. Les gourmands l'ont arrosé de sirop d'érable, mais je l'ai préféré nature pour bien goûter toute la saveur des oeufs.

Vous pouvez voir tous les détails ainsi que la recette complète chez Katia, juste ici.



Nous aurions bien complété le tout avec un petit thé et un nuage de lait (en référence à Astérix chez les bretons), mais nous étions franchement repus!

Et je termine ce repas avec une petite pensée pour ma grand-maman décédée il y a maintenant 12 ans.

Ma grand-mère n'avait jamais voyagé de sa vie quand, passé 60 ans, elle décida de se rendre en Bretagne pour voir le pays de ses ancêtres. Elle nous en ramena, toute fière, la recette du flan breton que nous ne connaissions pas et la transmis à ma mère qui a son tour me l'a fait connaître. C'était une grand-maman en or! Ça m'a fait penser à elle lorsque j'ai choisi le thème du repas de ce soir.

À dans trois semaines pour la prochaine thématique!


11 commentaires:

Flo a dit...

Cela a du être un superbe repas !!! Et très joli hommage à ta grand-mère :-) Bisous Flo

Anonyme a dit...

Alors là, je suis désolée d'avance pour ce que je vais faire, car je n'aime pas critiquer. Mais en tant que bretonne, je ne peux pas laisser passer certaines erreurs.
La mouclade n'est pas une spécialité bretonne mais charentaise, pas plus que le gratin dauphinois qui est "dauphinois", de même que le bigalan qui lui est picard !
Et si tu sers des artichauts avec un aioli, tu ne peux pas dire que ce soit une spécialité bretonne, l'aioli est le fleuron du sud !
Voilà, j'espère que tu ne le prendra pas mal, mais je ne pouvais pas ne pas réagir. ;-p

Anonyme a dit...

Chui d'accord avec Mamzelle Gwen mais l'essentiel est que vous ayiez passé un excellent moment! c'est un bel hommage à ta grand-mère :-)
Et le far, ça, pour sûr, c'est breton. Soit avec des pruneaux, soit nature, ça dépend du coin de bretagne concerné!
Ma grand-mère bretonne m'a dit que leur nourriture était très simple (elle vivait dans les terres):
- patates
- lait ribot ou caillé et une galette trempée dedans
- jamais de crêpes sucrées
- beaucoup de chou
- poisson à volonté
Le kouing amann c'est délicieux mais c'est assez casse-pied à faire ;-)

Anonyme a dit...

Ahh, la Bretagne..
Dans une autre vie, j'ai du être bretonne, car j'en suis amoureuse!
Quand j'ai eu le plaisir d'aller en Bretagne pour la première fois (et la seule malheureusement)j'ai goutée mes 1ères moules..uawww!J'ai tellement aimée que j'en ai fait indigestion!
Maintenant je ne peux plus en manger...mais la Bretagne est toujours dans mes rêves de voyage..

Rosa's Yummy Yums a dit...

Une jolie thématique! Ce repas est vraiment très appétissant!

Bises,

Rosa

Provence a dit...

Une bonne mouclade et un far breton aux pruneaux : le rêve! et de merveilleux souvenirs! Bises

Isabelle Lambert a dit...

Bien appétissant tout ce menu.
Pour le chouchen...on a la même chose à la saq...l'hydromel...j'avais fait un kouing aman pour un kiki avec une créme glacée à l'hydromel et c'était terriblement bon.

Katia a dit...

J'ai tout aimé de ce repas. C'était franchement un vrai régal !!! J'ai bien hâte au prochain souper, je pense qu'on va bien s'amuser... héhéhé :)

Sonya a dit...

Bravo et merci pour ce mini voyage hihi

Anonyme a dit...

J'aime tout les plats notés dans ce billet gourmand : L'artichaut cuit de cette façon me plait beaucoup !! je vais tester cette recette dés qu'un artichaut croise mon chemin
bonne journée
Alice

Jasmine a dit...

Mamzelle Gwen et Lisanka, merci d'apporter des corrections, mes sources n'étaient peut-être pas très exactes. C'était néanmoins un délicieux repas!

Merci Isa pour le tuyau! Je me revengerai sur un hydromel d'ici...