Quel beau voyage! C'est avec une grande joie que je vous reviens, le coeur comblé et la tête pleine des souvenirs de la plus belle aventure de ma vie.
Par où commencer?! J'ai vécu tant de choses en 10 jours que j'ai l'impression d'avoir passé un an au Pérou! Beaucoup de choses que j'ai envie de partager, mais aussi beaucoup de petits moments et d'émotions que je conserverai pour moi, car un voyage comme ça, ça se vit de façon très intérieure aussi.
- Marie-Claude et Nicolas : Ils sont un couple dans la vie, mais ils ont leur personnalité bien à eux. Marie-Claude est pleine de vie! Graphiste travailleure autonome et pratiquante d'arts martiaux (tiens donc, on dirait ma description...), elle est prête à tout essayer. Nicolas, lui, est infatigable! Dynamique et toujours en avant du groupe, il semble bénéficier d'un deuxième souffle éternel, que ce soit pour l'activité physique ou pour la parole...
- Isabelle et Marie-Josée : Deux collègues de travail et amies qui savent ce que c'est que de voyager. Isabelle est toujours souriante. Si vous entendez quelqu'un ricanner derrière vous (avec un accent du Lac St-Jean...), fort possible que ce soit elle. Son allergie au soya a donné naissance à toutes sortes de blagues, tout comme sa grippe qu'elle a vaillement trainé tout au long du trek... Marie-Josée à déjà visiter bon nombre de pays dans sa vie (la chanceuse!) Les embuches ne la rebute pas et derrière son regard calme se cache une force tranquille et une fille qui sait s'amuser.
- Michel : La preuve qu'il n'y a pas d'âge, car malgré ses 55 ans, Michel a gardé sa curiosité et son coeur d'enfant. Il a banni les "J'aurais donc dû..." de son vocabulaire ce qui lui permet désormais de faire tout ce qui lui plait. Une inspiration, vraiment!
- Notre guide québécois-français Loïc : Des débuts timides se sont vites transformés en complicité magique! Au départ notre guide, Loïc est devenu notre ami en peu de temps. Un grand blagueur et un fêtard se cachent derrière cet aventurier des montagnes. Essayez de lui faire dire le mot "onomatopée", et vous verrez bien...
- Notre guide péruvien Vico : Une amitié qui franchit les barrières de culture et de langue! Vico était d'abord un peu réservé, mais au fil des jours, nous avons appris à communiquer et son sourire est devenu contagieux, tout comme sa passion pour son pays et l'histoire des Incas.
Résumé de ces 10 jours, version longue. Pour ceux qui n'ont pas envie de lire, et aussi pour les autres, je vous ai préparé une présentation photo qui retrace cette partie de mon périple.
CLIQUEZ ICI pour lancer la présentation photo.
(Survolez les petits carrés du bas avec la souris pour voir la description de chaque image, et cliquez dessus pour la voir apparaitre en grand format. Les images sont en ordre chronologique).
JOUR 1 - 18 avril 2008
Départ en avion vers Miami. Ma première fois en avion! J'ai adoré ça (heureusement, puisque j'avais 6 vols à prendre en 10 jours!!!). C'est comme dans un manège. On accélère, la pression nous colle à notre siège... puis on décolle, tout doucement, comme un oiseau prend son vol. Comme dans un ascenseur, un léger vertige nous prend alors que nous quittons la terre ferme. La ville se fait petite et le paysage prend l'apparence d'une maquette, avec ses maisons alignées et ses rues fourmillantes de minuscules voitures.
Nous dépassons les nuages. Magnifique! Nous flottons dans le ciel bleu au dessus des moutons blancs... Je peux arrêter de mâcher de la gomme frénétiquement... On y est!
3 heures 30 minutes plus tard, on passe les Everglades (un paysage sorti tout droit d'un autre monde!), puis c'est le débarquement à Miami et transfert pour Lima. On passe les douanes paranoïaques américaines... Puis un deuxième avion nous conduit vers l'Amérique du sud. Je somnole en chemin, je tente de dormir pendant que j'en ai encore l'occasion. 5 heures et demi plus tard, arrivée à Lima...
L'horaire est très juste, notre vol vers Cuzco est complet. Après une interminable attente, un autre vol nous amène en 1 heure 30 minutes vers Cuzco. Nous survolons la cordillière des Andes, la vue sur les montagnes est à couper le souffle. Arrivée à Cuzco sains et saufs!
JOUR 2 - 19 avril 2008
On recontre notre guide, Loïc, un amusant québécois-français (à l'accent bel et bien français tout-de-même...) ainsi que notre guide local, Vico, péruvien souriant et sympathique.
Arrivée à l'hôtel Amaru II. Endroit très joli, cour intérieure fleurie, personnel chaleureux et accueillant. On fait connaissance autour d'un maté de Coca (thé à base de feuilles de Coco, excellent pour contrer les effets de l'altitude) et on regarde la vue depuis notre balcon.
Visite de Cuzco, ruelles typiques, chiens errants, visages sympathiques, vendeurs itinérants. On fait un peu de lèche-vitrine, on découvre la ville. La place d'armes est magnifique, on reconnait l'architecture des espagnols qui se mêle au style andin. Les rues sont hyper chaotiques. Pas de signalisation ou de feux. On signale sa présence à l'aide du klaxon, et on roule sans limite de vitesse sur les rues étroites à peine assez large pour une voiture. Ouf, étourdissant! En tant que piétons, il faut être attentifs car quand ces chauffards vous arrivent dessus, il faut avoir des réflexes bien aiguisés et se coller vite fait aux murs des maisons pour ne pas se faire rouler sur les pieds!
Diner dans un endroit très joli où notre guide Loïc est bien connu. Je suis étonnée de la variété et de la qualité de la nourriture. Et la Chicha Morada, délicieuse boisson mauve du Pérou, y est exceptionnelle.
Viste des marchés publics, des étalages de fromages, de fruits, et d'animaux charcutés... Coeurs sensibles s'abstenir! Ici, rien n'est gaspillé... Un museau? Un sabot? Une tête de porc complète? Pas de problème. Tout est étalé à la grand chaleur parmi la saleté, les mouches et les chiens errants qui attendent patiemment un moment d'innatention du marchand pour chipper leur part.
Visite des boutiques d'artisants. Ils font de très jolies choses avec des riens, c'est étonnant. Ici, tout est un métier, on fait ce qu'on peut pour survivre. Des dames en habit traditionnel se font prendre en photo avec leur lama pour 1 Sol (l'équivalent de 35 sous américains). Un Picasso péruvien veut nous vendre ses photocopies de toiles bon marché. Des enfants nous présentent des marionnettes en laine usées avec un air suppliant... Pas toujours évident la vie à Cuzco. Cependant, personne ne semble s'en faire. C'est leur quotidien.
Délicieux souper, mais qu'est-ce-qu'on mange beaucoup ici! C'est trop pour moi, les repas 4 services et les portions gigantesques. Mais je dois reconnaître qu'on est bien nourrit dans ce voyage. Retour à l'hotêl et dodo jusqu'au lendemain. Le lit est confortable et je prend peu de temps pour trouver le sommeil...
JOUR 3 - 20 avril 2008
Réveil et petit déjeuner délicieux (Fruits tropicaux, yogourt, céréales et petit pain confiture). Départ en mini-bus pour Saqsawayman, région qui surplombe Cuzco. Visite du Christo Blanco (statut religieuse), l'un des trois Christs blancs identiques d'Amérique du Sud (il y en a un au Brésil et un en Bolivie). Un joueur de flute nous accompagne avec ses mélodies (et tente de nous vendre son CD...) Puis, visite d'un amphithéâtre de pierre, du toboggan de L'Inca (roches lisses en forme de glissoire) et observation des immenses murs de pierres bâtis pas les Incas.
On roule à travers les montagnes et les petits villages. Les animaux broutent dans les champs, les mules, les lamas et les vaches se promènent gaiement. Les maisons sont en ruines, et pourtant elles sont bien habitées. Plusieurs sont barbouillées de grafitis annonçant les allégeances politiques de leur propriétaire. Des vendeurs itinérants en bord de route nous vendent des Ocarinas. J'apprends à marchander avec ma base plutôt pauvre en espagnol et quelques signes de main.
Arrivée en mini-bus à Pisac, un village coloré en bordure de la rivière Urubambay entouré de champs de quinoa rouge et de végétation semi-tropicale. On monte dans la montagne pour un pique-nique aux sandwiches sur les lieux d'une ruine Inca. Un péruvien nous montre son oiseau apprivoisé, nous lui donnons les restes de notre repas. Des enfants jouent de la flûte, espérant obtenir 1 Sol de notre part.
On parcourt la montagne et on visite les anciens secteurs industriels, religieux, militaires et agricoles de l'époque des Incas. Magnifiques et complexes constructions de pierre dont on voit l'évolution à chaque fois. La vue sur la vallée est à couper le souffle. Beaucoup de montées et de chemins de pierre nous préparent au plus gros du voyage. Dans les montagnes au loin se dessinent les formes fabriquées par l'homme d'un Condor et de la déesse Pachamama, la Mère-Terre. Notre guide Vicco nous décrit l'histoire des Incas tout au long du chemin.
Retour à Pisac et visite du marché local. Quelle folie! Je fais quand même une foule d'achats, en continuant à mâcher ma Coca, ça me réussit bien jusqu'ici. La bouche engourdit mais l'esprit est toujours là.
On reprend le bus pour se rendre à l'auberge de Doris, une amie péruvienne de Loïc. Le jour décline. Dans les rues, les gens parlent, travaillent ou font la fête. Pas de télévision, pas de distraction. On partage ensemble les moments du quotidien.
Arrivée à Ollantaytambo. Un souper agréable et une découverte amusante : la poutine péruvienne! (soupe de citrouille saupoudrée de juliennes de pommes de terre et de fromage râpé). Une bière au bar d'en face (une minuscule pièce avec deux tables et quelques photos collées au mur). On remplit pratiquement l'endroit! Parcours de la ville en pleine noirceur. C'est la fête, on entend les gens chanter, jouer de la musique et danser. Pas d'heure ou d'horaire ne régit la vie ici. On y va au jour le jour. Point de plan d'avenir pour gâcher le moment présent. La vie, c'est maintenant. Les chiens sont libres et les enfants sont à tout le monde. Pas de soucis!
Retour à l'auberge pour un peu de repos avant le grand début du Trek, demain matin. Je ferme les yeux et j'entends au loin la musique de fête du village.
JOUR 4 - 21 avril 2008
Réveil chez Doris. On déguste des crêpes aux fruits arrosées... des sirop d'érable canandien! Une petite attention qui nous fait plaisir. Je suis réveillée depuis longtemps, les nombreux coqs du village ayant commencé leur chant vers 3 heures du matin.
Visite du village avec de partir, et d'une petite cité dans la montagne : Agriculture en terrasses, temple du soleil et de la lune, technique de déplacement des pierres, les bains de l'Inca... toutes ces nouvelles informations sont vraiment passionnantes.
De retour chez Doris, on prend nos bagages et je dis aurevoir à mon ami le petit chien noir qui me suivait depuis le matin. Départ en autobus vers le site du Machu Picchu.
Arrivée à la porte du départ à Piscacucho, nous rencontrons nos porteurs, 14 vaillants péruviens qui s'occuperont de transporter le plus gros de nos bagages, les tables, les bancs, les tentes et tout le matériel de cuisine durant notre trek. Chacun peut porter jusqu'à 25 kg sur son dos, en sandales et sans équipement! J'ai beaucoup de respect pour ce qu'ils font pour nous, leur présence est indispensable.
On s'enregistre en même temps que les autres touristes (500 personnes maximum par jour peuvent emprunter le Camino Inca), puis on passe le grand pont, c'est officiellement le départ!
Et le départ de la pluie, une fine pluie qui ne nous quittera plus de la journée ou presque. Malgré tout, le paysage est magnifique. La végétation unique, les ruisseaux, les montagnes qui jetent sur nous leur ombre impressionnante. Nous traversons Taratambo. Le chemin est plat pendant la moitié de la journée. Des paysans vivant aux abords de la route dans de petites cabanes nous offrent des ravitaillement. De la Chicha? Non merci, pas pour moi! De la bière de maïs chiquée par les péruviennes, puis crachée dans de petit sceau. On dit que c'est la salive qui active les agents de fermentation et qui aide à la formation de l'alcool. Je préfère ne pas tester, santé oblige... Nos porteurs nous dépassent en courant avec leurs immenses sacs sur le dos. Incroyable, ils sont en forme ces péruviens! Et dire que l'altitude ne les affecte pas...
Petit halte pour diner. Nos porteurs sont depuis longtemps arrivés lorsqu'on débouche sur la vallée. Ils ont monté la tente repas et tout est prêt pour manger. Je n'en reviens pas! On mange en compagnie de poulets sauvages dans un environnement féérique. Un petit exemple de repas? Avocat en sauce parfumée, potage aux tomates, truite à la crème aux champignons et à la menthe sauvage, pommes de terre en purée, légumes variés, crème dessert aux pommes et à la cannelle. Nous sommes tellement gâtés, nous le réalisons à chaque instant. Nos cuisiniers font des miracles pour nous. Et le maté de Coca, comme toujours à la fin du repas.
Petite chiquée de feuilles de Coca, et on repart. Montée de longs escaliers de pierre sur les façades des montagnes. On oublie la pluie, le décor est trop beau. Et puis,la chance d'être là-bas... Les cactus, les agaves, les aloès, les ruines de Llaqtapata... Comme c'est beau d'être dans un environnement naturel pratiquement intouché par l'homme.
On arrive en fin de journée à notre campement, installé depuis déjà un moment par nos porteurs près d'une rivière. Les tentes sont montées, tout est préparé. Un petit bol d'eau chaude pour chacun pour se laver. On s'installe, puis on va souper. Discussions animées dans la tente repas, puis c'est l'heure du coucher. Il fait frais la nuit en montagne environ 0 degrés Celcius. On se blottis au fond de nos sacs de couchage et on se laisse aller au sommeil au son de la rivière déchainée...
JOUR 5 - 22 avril 2008
Réveil au soleil, tant mieux! Le temps s'annonce beau et le soleil surgit de derrière les montagnes pour nous offrir le plus beau des spectacles. Nous déjeunons puis partons en vitesse, car la journée s'annonce difficile.
Et en effet, ce n'est pas évident. Que de la montée aujourd'hui! C'est dur sur les jambes. Les escaliers de pierres se suivent mais ne se ressemblent pas. Les chemins sont abrupts, il faut bien respirer et prendre le temps qu'il faut car plus on monte, plus l'oxygène se fait rare. Mais il y a toujours les beaux paysages pour nous faire tenir bon, et la Coca pour nous donner de l'énergie. Je machouille plus que jamais les petites feuilles magiques, dont l'effet est doublé par l'ajout d'un petit bout de "Roca", une roche de cendres qui a pour propriété d'augmenter le pouvoir de la Coca.
Après la halte du midi ré-éngergisante et un repas toujours aussi gourmand préparé par nos chers porteurs et cuisiniers, nous reprenons le chemin, bien déterminés à arriver à notre but. Bien sûr, nos amis péruviens nous rattrapent et nous devancent, mais il en faut plus pour nous décourager. En chemin, nous croisons d'autres ruines Inca, petits moments de répit où Vico en profite pour nous partager ses connaissances et sa culture.
Mais après le repas, le temps se couvre. Tout n'est jamais gagné en montagne, et alors que nous traversons la forêt semi-tropicale, la pluie commencent à tomber pour se changer... en grêle! Un spectacle étonnant que de voir les petites boules blanches tomber en pleine forêt du Pérou! C'est normal à ce qu'il parait, nous sommes dans un micro-climat, tout y est très changeant, et surtout la température. On continue à travers les forêts et les montagnes, on monte et on monte, s'appuyant sur nos bâtons de marche...
Encore quelques pas, et victoire! Notre camp apparait au bout d'une plaine verdoyante au pied des montagnes. Les tentes sont en places, et les animaux y broutent paisiblement. Des lamas parcourent les collines. Un cheval et deux boeufs s'affairent près de ma tente. Visiblement, ils ne sont pas trop stressés par la présence des humains. Suffit de lever les yeux pour réaliser que nous sommes dans le plus bel endroit du monde... au pied d'un glacier! La montagne au-dessus de nous n'est rien d'autre qu'un majestueux pic recouvert de neige et de glace. Il fait frais à l'ombre de la montagne, mais sa vue suffit à nous réchauffer le coeur.
Malgré la pluie, nos porteurs et nos guides improvisent une partie de soccer en plein champs. Ouf, nous sommes si haut que nous avons peine à bouger sans être essouflés! Comment font-ils? Puis, c'est notre tour de choyer nos généreux porteurs en leurs servant le thé et une collation après la partie. C'est le moment où on se présente et où on apprend à se connaître, avec la collaboration de nos guides qui font le pont entre nos deux langues. Les porteurs y vont d'une chanson traditionnelle et nous invite à la danse. C'est un beau moment de partage où l'on réalise que c'est dans les petites choses d'un voyage que se forment les plus beaux souvenirs.
Le repas du soir, encore un festin! Je me souviendrai longtemps de ce délicieux filet de poulet farci et sa sauce sucrée aux baies sauvages du Pérou. Après une longue journée et les jambes en compote, j'ai tout-à-coup eu l'impression que rien de meilleur ne pouvait exister au monde!
Vico exécute une petite cérémonie en direction de la montagne avec des feuilles de Coca pour nous amener du beau temps pour demain. Je souhaite de tout coeur que ça fonctionne!On se réchauffe en bougeant sous la tente et en écoutant de la musique sur I-pod avec Lissandro, notre porteur, serveur, plieur de serviettes de table si sympathique! Les cuisiniers doivent bien se demander pourquoi il met autant de temps à préparer la table...
Pour le coucher, je me joins à Marie-Josée et Isabelle dans leur tente car il fait trop froid pour dormir seule. Avec ce surplus de chaleur et nos gourdes remplies d'eau bouillante glissées dans notre sac de couchage, nous arrivons à relativement bien dormir. Inutile de dire que nous gardons nos tuques, nos foulards et nos gants... Notre respiration fait de la fumée, on s'endort lentement.
JOUR 6 - 23 avril 2008
Matin frisquet, mais pas de pluie. La température est clémente, les dieux semblent avoir entendu notre prière! Nous partons très tôt, avant même que le soleil ne se lève. C'est que cette journée est la plus longue du trek, vaut mieux avoir du temps en avant de nous.
Nous entamons la difficile montée vers le col de Warmiwanuscca, le plus haut point de notre voyage. L'altitude donne mal à la tête, il faut boire davantage. 3 litres d'eau par jour et bien plus, s'il le faut. Après un effort surhumain, le sommet est enfin atteint!
Nous sommes à la hauteur des glaciers, le froid est intense et l'oxgène assez rare. Et comme tout ce qui monte doit redescendre, nous entamons le parcours vers le bas. Attention à la marche, c'est glissant et très abrupt! Difficile pour les genoux surtout, il faut s'en remettre aux bâtons de marche. On passe dans des cavernes, on voit des chutes d'eau à travers les montagnes. On visite les ruines de Sayacmarca.
Une petite collation pour se mettre d'aplomb, et on repart. Un deuxième col à passer, pas aussi haut que le premier mais aussi exigeant à grimper. Le mal de tête se fait persistant, mais quelques cachets font passer la douleur un instant. En redescendant, ça va mieux. Le repas du dîner nous redonne des forces pour continuer, la journée n'est pas terminée. Énormes crampes après avoir mangé, il fallait si attendre... Quel voyageur n'a jamais eu la diarhée? Quand on doit se cacher dans les buissons, par contre, c'est pas évident. Une réalité qu'il faut accepter en voyage d'aventure. Au moins, le soleil est fort et il fait chaud, une température parfaite pour marcher.
L'estomac à l'envers, on continue. Encore quelques plats péruviens à passer (entendre par là de bonnes collines avec des hauts et des bas...) Nous arrivons au camp épuisés mais fiers de nous. Nos porteurs ont une fois de plus courru pour nous réserver le meilleur endroit, quelle chance nous avons! Un pic rocheux perdu dans la brume nous sert de campement. On y voit presque rien, il faut être prudent! Un petit coup de débarbouillette et on se détend. Encore un peu mal à la tête et au ventre, mais ça va mieux maintenant. Je mange peu au souper, pour ne rien empirer.
On sent qu'on est bien prêt du but, mais notre guide demeure fermé. Quoi que nous fassions pour le surprendre, impossible de lui tirer les vers du nez. Encore loin du Machu? Sais pas, on verra... Pour nous encourager à continuer un peu de vin au souper. On discute sous la tente, puis au dodo! Le dernier soir à coucher à la belle étoile. Un orage se déchaine durant les premières heures de la nuit, puis les cieux se calment et nous laisse un peu de répit jusqu'au matin...
JOUR 7 - 24 avril 2008
Quelle nuit! Le sommeil est difficile quand l'anticipation est si forte. Et puis, le corps en a assez de dormir sur le sol, et il manifeste des douleurs à des muscles jusqu'ici inconnus... Malgré tout, je commence à apprécier ce mode de vie et je regrette presque le fait que ce soir, je dormirai à l'hôtel dans un lit. Je n'ai pas hâte de revenir à la réalité. Ici, on prend son temps et on vit. Rien n'est plus important que l'action, le pas de plus qui nous fait avancer. Ça fait réfléchir et ça donne le goût de revoir ses priorités...
La brume se dissipe lentement et notre guide nous fait signe de monter sur le pic rocheux. Le souffle court, nous nous rendons au sommet. Comme c'est beau! Devant nous se dessine la forme du Salcantay et ses sommets de neige.
Le soleil se lève et nous révèle encore d'autres merveilles, une autre chaîne de montagne ornée de blanc sur notre droite. Nous sommes entourés par ces géants froids. Nous profitons de la tranquilité de l'aube pour admirer cette magnifique oeuvre de la nature. Nos porteurs, toujours attentionnés, nous apportent le thé aux feuilles de Coca jusqu'à notre observatoire.
Puis, c'est la cérémonie aux porteurs, ils l'ont bien mérité. Nous leur remettons leur pourboire et leur offrons à notre tour des chansons en remerciement. Ils ont fait preuve de tant de dévouement à notre égard, ils ont rendu notre voyage tellement confortable et tellement agréable, s'en était parfois gênant. Tout ce luxe et ses repas succulents. Nous ne saurions oublié tout cela.
Adieu camping en montagne, c'est le départ pour la dernière journée. Un peu nostalgique, nous ouvrons la marche. Tout l'avant midi nous avançons, les genoux endoloris et les jambes en coton. Heureusement que nous en sommes presqu'à la fin. On visite Phuyupatamarca en chemin. Encore des plats péruviens, puis une bonne montée. Collation en hauteur et on redescend dans la vallée. Au loin se dessine une partie de la ville touristique d'Aguas Calientes. On s'y arrête pour diner, et c'est le dur retour à la réalité. Les touristes se bousculent et arrivent en train (la voie facile...), pour visiter le Machu Picchu. On peut en cet endroit faire le trek en moins d'une journée. L'ambiance est bruyante et animée. C'est étrange de voir tout d'un coup autant de gens s'affairer. L'intimité de la montagne vient de nous être brutalement enlevée.
Mais notre but approche, inutile de se laisser déconcentrer. Après le repas, on continue la marche. Les ruines de Winaywayna séparent le chemin. Quelques hauts et bas, puis un grand escalier de pierre devant nous. Loïc nous fait fermer les yeux et nous guide, un à un, devant un grand mûr. Nous entendons des gens parler autour de nous, nous ne sommes pas seuls. Des cris et des bruits, une nervosité dans l'air ambiant. Nous patientons tous, fébriles, car nous savons ce qui nous attend. Les larmes aux yeux, nous sentons arriver le grand moment. À 3, on se retourne et on ouvre les yeux...
LA SUITE TRÈS BIENTÔT!!!
Ah, la torture! Je vous en impose, comme j'en ai moi aussi subit. 4 jours d'attente pour découvrir le Machu Picchu, 4 jours d'attente pour la suite de mon histoire...
Soyez patients, aventuriers dans l'âme! La récompense est d'autant plus grande que l'effort qu'on met pour l'obtenir.
Et puis, j'ai besoin de temps pour taper la suite, moi!
À bientôt!
Jasmine xx